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Guerilla girl in the black skirt with the acid ice cream
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Guerilla girl in the black skirt with the acid ice cream
24 mars 2006

Désenchentée

Voila un texte que Lauranne, ma meilleure amie a ecrit. Elle est etudiante à la Sorbonne, donc en repos forcé depuis plusieurs semaines. Je pense qu'il est utile que je le mette ici... (même si ça ne changera rien...)

Ô belle Sorbonne, qu'ont-ils fait de toi ?

Paris, ville de lumière, Paris de toutes les romances,.

A toutes les personnes qui sont proches où loin de Paris, à toutes les personnes qui ne veulent pas voir où qui ne peuvent pas voir ce qui se passe ici, en plein cour de la capitale, au bout de ma rue.

Cela fait un mois maintenant que ma fac est en grève.

Cela fait plus de 3 semaines que le Dieu-article 49,3 a encore frappé, en rendant notre premier ministre, ainsi que tous ses sbires, sourds et aveugles.

Et cela fait seulement une heure que pour la première fois depuis le début des événements, je suis passée devant la Sorbonne.

La belle et grande Sorbonne, qui me faisait rêver quand j'étais petite, lieu d'études, lieu de culture, lieu de vie étudiante,.

Elle se cache aujourd'hui, sans doute pour masquer sa honte, la honte d'être le patrimoine culturel d'une France menteuse, trompeuse et abrutissante, la honte de ne pas avoir tenue sa promesse, celle faite aux étudiants, de pouvoir être pour eux un lieu de rassemblement en toutes circonstances.

Elle se cache, car elle est prisonnière, elle est tombée aux mains de la dictature, de la violence, de l'interdit, du silence.

On ne l'écoute plus, elle est bâillonnée par un mur de 3 mètres de haut, mis en place par ses plus fervents défenseurs qui l'assassinent. Et ils la veillent ses défenseurs, en cars, matraque au point, jour et nuit. Les étudiants ne peuvent plus l'approcher, ne peuvent plus se faire entendre par elle. Le gouvernement lui prête des propos qu'elle ne tient pas : ce ne sont pas ses étudiants qui la dégradent, ces visages, elle ne les connaît pas, ce livre déchiré n'est pas à elle, Monsieur De Robien !

Il pleut, la Sorbonne pleure une France qu'elle ne reconnaît plus, et moi, je pleure pour la Sorbonne, qui n'est plus qu'une ombre, matraquée par les CRS, mais non par les journalistes qui semblent ne pas voir qu'elle est muselée, aux prises avec un terrible ennemi.

Il y a eu erreur sur la méthode, ce n'est pas en bâillonnant quelqu'un qu'on l'empêche de penser, Monsieur de Villepin.

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